Poutine : coup de bluff ou carré d’as ?
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« La Russie n’a jamais perdu la guerre froide… Car la guerre froide n’est pas terminée. » Vladimir Poutine
Dans le conflit qui oppose la Russie aux forces occidentales en Ukraine, il peut sembler difficile de prendre position. Pro ou anti Poutine ? Telle est la question.
Certes, Poutine ne règne pas seul sur l’empire russe. Il doit composer avec deux tendances fortes du pays et ainsi arbitrer entre les velléités nationalistes et les élans libéraux. S’il projette une aura de puissance, il n’en est pas moins tenu, comme l’ensemble des dirigeants de ce monde, à maintenir un savant équilibre entre les différentes forces (apparentes et sous-jacentes) en présence.
Nous pouvons entretenir des certitudes concernent nos élites à l’ouest : corrompues, lâches, maléfiques. Mais les figures de l’est, Poutine le premier, sont-elles mieux intentionnées ? Placent-elles le bien de leur peuple au premier plan ? De la réponse à ces questions découle logiquement notre point de vue. Or, il ne peut y avoir de certitudes en la matière.
Le vrai Poutine
Il y aurait donc le bon et le mauvais Poutine. Nous penchons de prime abord vers le bon, fin stratège au discours cohérent et articulé. De l’abîme dans lequel était plongé la Russie après la chute du mur il a fait de son pays, en deux courtes décennies, l’une des toutes premières puissances économiques et militaires. Alors que des oligarques avaient sous Eltsine (et avec l’aval de l’occident) pillées les immenses richesses naturelles de la nation, il a rétabli un semblant d’ordre et de cohésion dans la société russe. L’Église orthodoxe a été réhabilitée, et avec elle les valeurs chères à toute société saine : unité familiale, redressement moral, élan patriotique.
La Russie a aussi connu un rétablissement économique remarquable. L’un des seuls pays au monde à ne pas avoir de dette extérieure significative (et donc de ne pas être inféodé aux puissances financières dominantes), l’état a aussi accumulé de vastes réserves d’or et de devises. En outre cette immense nation dispose de richesses naturelles abondantes, sources de son équilibre et assise de sa puissance. Poutine peut se vanter d’avoir mené la barque russe jusque bon port.
Puis il y a le méchant Poutine. Celui qui serre les paluches de Klaus Schwab et promet son soutien aux projets de la quatrième révolution industrielle du Forum économique mondial. Dîne avec son bon ami Kissinger. Évoque sans vergogne l’édifice d’un nouvel ordre mondial. Se place sous la coupe des Loubavitch. Et comment diable expliquer son ascension fulgurante juste avant la chute de l’Union soviétique ? Homme providentiel ou agent de l’état profond ?
La fenêtre d’opportunité pour faire tapis
Comme se l’accordent à dire la plupart des spécialistes militaires, l’armée russe bénéficie d’une courte fenêtre d’opportunité pour prendre un ascendant définitif sur l’agresseur occidental. Avec ses missiles hypersoniques et ses technologies supérieures, la Russie est en effet tentée de repousser la brute otanesque à ses portes. Une carte vaut mille mots :
Certains se demandent même si, encouragé par de premiers succès (à vérifier en Ukraine), Poutine ne serait pas tenté par un sursaut plus général, poussant les attaques jusque Varsovie, Helsinki, et pourquoi pas même Paris, Londres et Washington. En effet, tous les coups sont permis quand on a les cartes maîtresses en main, et que son voisin chinois décide de quitter la table.
Conclusion
Quelles sont donc les véritables intentions de Poutine ? Sauveur du monde chrétien ou mondialiste en peau d’ours ? Hérault des temps modernes ou nationaliste de pacotille mis en place par les forces de l’ombre ?
Bien malin celui qui pourra apporter des réponses définitives à ces questions pourtant essentielles. Les desseins de Poutine restent pour l’instant impénétrables. Pourtant, l’avenir de l’Europe pourrait dépendre de ses volontés. Espérons donc que ce joueur de poker joue son carré d’as en faveur de l’humanité.
Lawrence d’Arabie
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